Chaudoudous...
Je vais tâcher de répondre à quelques accusations ou questions déposées ici ou sur notre boîte mail.
D'abord gardez bien à l'esprit que la vision que vous avez eu à travers le reportage est parcellaire. Le réalisateur a filmé des heures et des heures pour un reportage qui doit durer une demi heure environs. Tous nos coups durs n'apparaissent pas (paille pourrie, conditions météo ayant rendu à plusieurs reprises le bottelage impossible, moi aussi j'en passe et des meilleures.). Mais d'autres éléments n'apparaissent pas ou seulement en filigrane.
Le reportage peut donner l'impression d'inconscience ou d'inconséquence pour plusieurs raisons :
1) Nous avons toujours le sourire et notre capacité à rire, à nous relever, à aller de l'avant. A quoi cela aurait-il servi de faire la gueule, de s'emporter, crier ou pleurer ? Au début, nous parlions de galères et puis après plusieurs difficultés nous avons opté pour le mot « épreuve ». Les mots ont leur importance.
2) on peut comprendre que nous sommes partis seuls, tête baissée, « dans le vide ». Il n'en est rien. Nous étions adhérents des Castors, nous avons passé beaucoup de temps à discuter et donc apprendre avec des professionnels, nous avons un cabinet d'étude et des amis et membres de la famille ayant déjà réalisé des constructions qui sont venus nous former. Pierre n'avait jamais fait de fondations. Mais, les amis présents ce jour là eux en avaient déjà fait, par exemple. Si nous manquions de bras, nous ne manquions pas de bons conseils et de bons « professeurs ».
3) concernant le délai de 6 mois... Ce délai était prévu or sous-sol. Nous avons voulu y croire et tout faire dans ce sens pour des raisons financières. Et puis, nous nous sommes rendus compte que ce ne serait pas possible. D'une certaine façon, ce fut un soulagement, nous n'avions plus à courir contre la montre. Cependant, il nous fallait déménager malgré tout pour plus petit, plus proche et moins cher. Certains d'entre vous ont évoqué l'option yourte. Telle était notre projet. La DDE exigeant pour cela un permis et le Maire s'opposant à ce que nous habitions dans une yourte, nous avons dû abandonner cette option. Un mobil-home ne peut pas être envisagé sur notre terrain, le dénivelé de l'accès est trop important.
4) par ailleurs, beaucoup suite au reportage, pensent qu'il n' y a pas de toit. En fait, si il y en a un avec ses velux et son isolation.
5) concernant le budget, il était calculé serré (comme certains ont suggérés qu'il aurait dû l'être). L'inflation entre la date du prévisionnel et les achats étant passé par là, nous sommes hors budget sur plusieurs postes.
Concernant les accusations de mendicité ou les reproches devant notre appel aux dons. Nous maintenons que « qui ne tente rien n'a rien ». Vous êtes nombreux à nous avoir offert de beaux proverbes allant dans ce sens. Personne, absolument personne, n'est obligé de donner (ni même de venir sur notre blog !). Je crois et d'autres l'ont dit avant moi (merci Freud et consorts) que l'on projette bien souvent sur l'autre ses fantasmes, ses douleurs, ce que l'on assume pas dans notre propre personnalité, dans nos comportements, nos vies. Nous avons osé... Oser faire une maison en paille et accepter avec son lot de blagues vaseuses et de remarques désobligeantes. Oser auto-construire, oser rêver et oser appeler à l'aide. Quand soi-même on ose pas, on reproche aux autres d'oser ! Et cela sous couvert d'être adulte, responsable, droit dans ses bottes et les pieds bien sur terre !
Ce chantier est et restera pour nous une aventure humaine extraordinaire et d'une richesse sans pareille. Et je tiens compte aussi des propos désagréables qui continuent à m'en apprendre long sur la nature humaine. MERCI A TOUS !
Les budgets et planning feront l'objet d'autres billets à venir.